Motorboat II : Une aventure écourtée, mais la passion intacte
15 juillet 2025
Tout commence sous les meilleurs auspices. Alan Quere, installé en Nouvelle-Zélande depuis plusieurs années, fait son retour à Nouméa pour participer à la New Caledonia Groupama Race, une course qu’il chérit particulièrement puisqu’il y prend part à chaque édition.
Avec son complice Vincent Trinquet, basé en Nouvelle-Calédonie, ils rachètent Motorboat II – un voilier kiwi – et se lancent ensemble pour une deuxième tentative en double sur la GR. Les deux amis, bien entraînés, n’ont qu’une envie : montrer de quel bois ils se chauffent.
Le top départ est donné le 15 juin. Un départ tout en éclat où se démarquent autant la coque vert pomme de Motorboat que les sourires radieux de Vincent et Alan, au milieu d’un ciel un peu grisâtre. Ils le savent : les jours à venir seront rudes, longs, mais exaltants.
Mais tout bascule au sud de la Grande Terre, à la remontée sous spi. Une rafale à 28 nœuds les prend de court. « Vers 18h, on a enfourné, » nous confiait Alan juste après l’incident. « On a pris une rafale à 28 nœuds (52 km/h), alors qu’on était plutôt sur du 20-22 nœuds jusque-là. Sous grand-voile haute et avec le spi de tête, on a fait un surf à 15-16 nœuds, puis le bateau a littéralement plongé, il a fait le sous-marin jusqu’à la descente. »
Le bateau empanne dans la foulée – les voiles passent violemment d’un bord à l’autre – et le bilan matériel tombe : une latte de la grand-voile brisée, des manivelles et frontales perdues. Pas de blessés heureusement, mais dans la voix d’Alan, la frayeur est palpable.
Le COSS et la direction de course sont aussitôt informés de l’incident. Après avoir fait le bilan des pertes quelques minutes plus tard, le verdict tombe : abandon. Motorboat II doit jeter l’éponge.
“On est parti en Europe pour de nouvelles aventures de voile. Malheureusement pour nous, l’aventure Groupama s’est arrêtée brusquement au début de la course. Mais ça nous a permis de découvrir la course du côté spectateur, ce qui est pas mal aussi.
On a prévu de laisser le bateau à Nouméa pour quelques mois avant de faire la coastal classic fin octobre en NZ”, nous raconte Alan. Comme quoi, rien n’arrête ces passionnés. Ni les empannages, ni les baignades non sollicitées en mode sous-marin.
Le courage, lui, reste à flot.
Photos : L’Oeil de Cha’ / Fred Cance / EyeFly Pacifique – Gill Chabaud / Sky Prodphotography
