Retour sur le sauvetage de RUSHOUR
15 juillet 2025

On vous replonge dans l’aventure de la Groupama Race 2025, équipage par équipage. Après Blade Runner, on continue par une histoire marquante : celle de Rushour.
Dès le départ, le ton est donné. Lors du passage à la bouée, une petite erreur les force à faire demi-tour pour éviter un malus. Mais ce contretemps n’entame en rien leur détermination. Très vite, le multicoque australien se lance dans une splendide remontée au portant le long de la côte est, littéralement porté par le vent et la houle. Objectif : creuser l’écart avant la redescente au près, un exercice toujours plus délicat pour ce type de bateau.
Le lundi 16 juin à 20h, tout semble sous contrôle. Becky Moloney, à bord de Rushour, nous appelle juste après avoir franchi le Grand Passage : « C’était assez rude, ça bougeait beaucoup, mais dans l’ensemble, la route s’est déroulée plutôt tranquillement. » Mais quelques heures plus tard, à 1h15 du matin, l’ambiance bascule : deux balises de détresse de Rushour s’activent.
Branle-bas de combat à la direction de course : une cellule de crise est immédiatement mise en place, les appels s’enchaînent…. sans réponse. Très vite, le scénario redouté prend forme : le chavirage. L’angoisse monte — si l’équipage n’a pas pu gagner la coque, l’hypothermie pourrait être fatale.
À 5h du matin, le COSS Nouvelle-Calédonie reroute RoAmance, un autre catamaran australien participant à la course. Peu après 8h, Le Gardian confirme le chavirage et constate plusieurs personnes sur les coques mais a du mal à confirmer le nombre. Et enfin, vers 10h30, soulagement immense : RoAmance arrive sur zone, pour constater que Drew Carruthers, Becky Moloney, David Renouf, Anthony Richardson, Stuart Cox et Lee Randall, les 6 membres de l’équipage Rushour, sont SAINS et SAUFS.
La tension retombe d’un coup. Larmes de fatigue, larmes de soulagement. Les FANC Forces Armées en Nouvelle-Calédonie hélitreuillent les marins. Et dès les jours suivants, Drew Caruthers et Becky, épaulés par le CNC et une chaîne humaine incroyable, se lancent dans le sauvetage de leur bateau. Aujourd’hui, Rushour est de retour à Nouméa. Sur ses coques. Dans le bon sens.
Quand on demande à Becky de résumer cette aventure, elle nous confie ces mots : « Nous sommes profondément reconnaissants pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé avant la course, ainsi que pour l’inquiétude sincère et le soutien manifesté envers notre équipage et notre voilier après le chavirage. Nous sommes touchés par l’aide remarquable que tant de personnes en Nouvelle-Calédonie nous ont apportée. Nous adressons nos plus sincères félicitations aux vainqueurs et à tous ceux qui ont franchi la ligne d’arrivée, ainsi que notre profonde gratitude aux organisateurs, aux équipes de secours et à celles chargées du renflouement. »
Une aventure qui aurait pu mal finir, mais qui aura tissé des liens indéfectibles entre Rushour et la Nouvelle-Calédonie.
Un chapitre fort de cette Groupama Race 2025.